L'arrivée de la nouvelle Révoltée [PV libre]

En un coup d'aile, j'atterris devant Aërhel. La grande forteresse se dressait fièrement devant moi, mais je ne me sentait pas petite pour autant. C'était la troisième fois, et sûrement pas la dernière que je me retrouvai face à ce bâtiment. J'y entrai, le dos droit, le regard sérieux, les ailes rétractées dans mon dos.

Après avoir un peu erré et exploré toutes les pièces de mon nouveau "chez-moi", je rejoignis mes appartements. Ils n'étaient pas très vastes, mais c'était suffisamment grand pour moi. J'en fis le tour et finis par m'écrouler sur mon lit en soupirant bruyamment et en posant ma tête sur mes bras, fixant le plafond dans un premier temps, puis en fermant les yeux pour me reposer. Les derniers jours que j'ai vécus étaient pour le moins fatigants.

Ce fut, quelques longues minutes, peut-être une heure plus tard, que j'entendis une porte s'ouvrir, je me rendis compte alors que je m'étais endormie. Sans ouvrir les yeux, je me relevai lentement, m'étirai à mon aise, sans faire attention à mon invité, puis enfin, posai le regard sur lui.

"Mh... 'jour..."

Argh ! Ce maudit surnom ! J'aurais reconnu cette voix entre milles. Je me levai sèchement avant de rugir en l'attrapant par le col :

"Mon nom est AKA !!"

Je me calmai un peu, écartai mes cheveux de mon visage et seulement le relâchai. Mes yeux jetaient des éclairs, j'était complètement réveillée et très énervée.

"J'accepte ta proposition avec grand plaisir, si c'est pour me sortir du bourbier dans lequel je me suis enlisée ! Si ce n'est pas le cas, vas donc voir ailleurs si j'y suis, chien-chien à son maî-maître !" lui hurlai-je avec haine et ironie.

Je le repoussai en lui retournant un coup de pied dans le ventre et replaçai mon diadème sur ma tête.

Ses paroles étaient déplaisantes. Je sifflai avec énervement et dégoût, découvrant mes crocs de démon. Le regarder me donnait envie rendre mon repas. Profitant qu'il se soit approché de moi, je le repoussai violemment en lui collant la paume de ma main sur son front et en tirant sèchement ma cheville de son étreinte.

"Tss... Je ne sais pas ce qui m'écoeure le plus : ce que tu dis ou ta façon de faire les choses ? Un chose est sûre : quoi que tu dises, quoi que tu fasses, je te haïrai."

Sur mon dernier mot, je sortis une lame sur mon avant-bras. Il n'y avait rien à faire : démon ou humaine, je le détestait autant.

Son être tout entier me désespérait. Je fermai les yeux et réfléchis si lui expliquer la raison de ma présence était nécessaire. Après tout, peut-être qu'il me laissera une fois au courant. Sans ouvrir les paupières, je levai doucement la main et désignai le diadème.

"Il ne te dis rien ? C'est le diadème du Roi-Démon. En gros, je suis son héritière, avant, c'était Karya qui l'avait et pour le récupérer, j'ai fini par m'allier à lui."

Je rouvris mes yeux et le regardai avec haine.

"Et ça ne veut pas dire que j'apprécie les Révoltés pour autant, si un jour, tu trahissais Karya et devais mourir, je me ferai une joie immense de t'éliminer, est-ce bien clair, erreur de la nature ?!"

Je haussai les épaules avec indifférence. Il ne semblait pas bien écouter ce que je disais. Autant causer avec une pierre. Et encore !

"Moi, je dis ça comme ça ! As-tu déjà vu un démon apprécier quelqu'un ? Pfrr ! Ridicule !"

Je lâchai un rire sans joie avant de me reprendre en passant ma main dans mes cheveux, effleurant mon diadème par la même occasion.

"Aussi..."

En un clin d'oeil, je le saisis à la gorge et le soulevai à quelques centimètres du sol. Ma voix s'était faite plus grave et plus menaçante.

"Insulte mon héritage une fois de plus et ça risque de se terminer de façon funeste, stupide suceur de sang !"

Estimant qu'il avait saisi le message, je le relâchai à terre.

Une fois la porte fermée, j'imitai ses dernières paroles :

"Gné gné gné... Moi, je joue avec les jouets... gné gné gné, pas l'contraire !"

Je sifflai avec agacement, sentant que mes cheveux se hérissaient sur ma tête. Qu'est-ce que je le haïssais ! Mais je le haïssait !! Je passai ma rage en donnant un coup de poing dans le sol avec un rugissement avant de m'envoler par la fenêtre. Je regardai le paysage avec haine.

La prochaine fois, Illian, ça ne se passera pas comme ça...

Je vaincrai !