KuroSora
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 Chapitre 2 (partie 2)

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Karya

Karya


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MessageSujet: Chapitre 2 (partie 2)   Chapitre 2 (partie 2) Icon_minitimeMer 2 Mar - 20:36

"Le jeune homme, après avoir contemplé les hautes flammes qui dévoraient l'immense bâtiment, lui tourna résolument le dos et s'éloigna à travers la plaine. Il n'avait aucune affaire avec lui, ni même de quoi manger. La rage qui l'avait envahi baissait, et une sourde tristesse prenait sa place. Il marcha plusieurs heures sans but puis finit par s'assoir dans la poussière pour réfléchir à sa situation.

Personne n'avait su qu'il était rappelé chez son père. Il était justement en sortie pour la journée, à l'extérieur de Yiun, et avait prévenu qu'il était possible qu'il passât la nuit dehors. Personne ne pouvait donc deviner qu'il était le responsable du carnage. Il pouvait donc tout simplement rentrer le lendemain, dans la journée, et personne ne le soupçonnerait. Restait un détail à régler. Il se releva et, s'orientant à l'aide des étoiles qui commençaient à apparaître, il prit une direction bien précise et se mit en route d'un pas assuré.

Arrivé près d'une rivière, au fin fond d'un bois, là où personne ne le dérangerait, il se déshabilla et lava consciencieusement ses habits dans le courant, puis se baigna lui-même pour faire disparaitre le sang séché de ses mains, nettoyant méthodiquement le dessous de ses ongles. Lorsqu'il fut satisfait du résultat, il sortit de l'eau et étendit ses habits dans l'herbe d'une clairière où le soleil matinal commençait à percer.

Quelques heures passèrent, pendant lesquelles il resta allongé sans bouger, rêvassant ou pensant. Puis il se leva et enfila ses vêtements propres et secs. Il vérifia qu'il ne subsistait aucune trace de son passage en ces lieux. Il avait déjà fait une fois la bêtise de ne pas le faire, alors qu'il était allé cueillir des cerises sans permission dans le verger de son père. Les empreintes de ses pas l'avaient trahi, et une vingtaine de coups de fouet l'avaient puni pour son crime. Un par cerise qu'il avait volée.

Marchant d'un bon pas, il rejoignit la route et s'éloigna rapidement des ruines du château. Dans l'après-midi, une jeune femme de son âge, montée sur un char, l'interpella. Il tourna la tête vers elle et la reconnut. Klaïs, fille de petits nobles fonciers, étudiait à Yiun en même temps que lui. Franche et enjouée, sans jamais être envahissante, elle attirait la sympathie de beaucoup d'étudiants, voire plus. Elle avait en effet une petite cour autour d'elle qui la demandait régulièrement en mariage, demandes qu'elle rejetait systématiquement.

Elle avait aussi gagné l'affection du jeune homme, ce qui était rare chez lui. Se plaisant en sa compagnie sans se déclarer amoureux d'elle, tous les deux appréciaient les moments qu'ils passaient ensemble, sans vouloir ni même avoir l'idée d'aller plus loin. Elle était une des seules parmi ses camarades à laquelle il se sentait attaché un tant soit peu. Partageant la même soif de savoir, ils discutaient pendant des heures de problèmes soulevés par leurs études, en se passionnant.

Pour l'heure, elle l'invitait à grands signes à la rejoindre sur son char, présumant qu'il rentrait lui aussi à Yiun. Souriant, il accepta son offre et monta à ses côtés. Faisant claquer son fouet aux oreilles des chevaux, elle les lança au petit trot, faisant redémarrer son véhicule. Puis, surveillant toujours la route, elle déclara :

"Heureusement que je suis passée par là. Sinon, tu aurais dû courir pour arriver avant le coucher du soleil. Et tu sais ce qu'il se passe, dans ces cas là !"

Oui, il le savait. Un sourire mélancolique passa sur ses lèvres tandis qu'il se remémorait les événements survenus deux ans auparavant. Absorbé par l'étude d'une plante rare, qu'il avait découverte à l'extérieur de la ville entre deux rochers, il n'avait pas vu le temps passer. A son retour, le pont-levis était déjà relevé. Et une jeune fille, devant, se lamentait en se traitant d'idiote.

"Il faut dire que nous n'avions l'air intelligents ni l'un ni l'autre, à nous plaindre ainsi devant les portes closes, fit-il remarquer. Pourquoi étais-tu en retard, déjà ?

- J'avais passé trop de temps à observer un écureuil moucheté, et, au retour, je suis allée tellement vite que l'essieu de mon char s'est brisé. J'ai dû rentrer à pied, et... La suite, tu la connais."

Ils avaient dormi dehors, serrés l'un contre l'autre sous le vent hivernal aussi froid que la glace. Le lendemain à l'aube, ils avaient pu entrer, frigorifiés et épuisés. La journée de cours avait été éreintante, ils n'arrivaient pas à se concentrer. Le soir, ils s'étaient couchés le plus tôt qu'ils avaient pu. C'était leur première rencontre, et cette expérience les avait beaucoup rapprochés.

Klaïs mit ses chevaux au pas avant de passer le pont-levis et emprunta à cette allure la voie réservé aux véhicules. Ils parcoururent les longues et belles rues de la cité universitaire, de cette ville qui était peu à peu devenue leur ville, pour arriver finalement à l'académie proprement dite, où la jeune femme détella les chevaux et les emmena à l'écurie, tandis qu'il allait signaler leur retour au portier. Ils se rendirent tous les deux au salon, où les étudiants passaient généralement leur temps libre.

Un messager, porteur d'un bâton noir, fit son apparition dans la pièce. Les conversations s'arrêtèrent les unes après les autres. Chacun savait ce que signifiait cette couleur. Il était porteur d'une annonce de décès. Il s'avança au milieu du silence gêné et anxieux jusqu'au jeune homme et lui tendit le message sans un mot, puis repartit. Le jeune homme brisa le cachet noir, sachant pertinemment ce qu'il trouverait à l'intérieur, mais conscient qu'il n'était pas censé le savoir. La peur de ne pas pouvoir donner l'illusion de la surprise et de la tristesse le faisait pâlir, comme n'importe qui au moment d'ouvrir ce genre de message.

On lui annonçait la mort de toute sa famille dans un incendie qui avait aussi ravagé son château. La piste d'un incendie criminel n'était pas à exclure, pouvait-on encore lire, et il serait tenu au courant de la suite de l'enquête. Il s'appliqua à rester immobile, comme sous le choc de la nouvelle, écarquillant les yeux pour simuler la terreur face à l'hypothèse criminelle. Klaïs, qui avait lu le message par dessus son épaule, avait poussé un petit hoquet d'horreur et de compassion, puis l'avait pris dans ses bras, le serrant contre elle tout en pleurant sans bruit.

L'idée d'avoir fait de la peine à sa meilleure amie, qu'elle le plaigne pour ce crime qu'il avait lui-même commis, tout cela l'emplit d'une profonde tristesse. Des larmes montèrent dans ses yeux et coulèrent sur ses joues. La jeune femme murmurait toutes sortes de mots à son oreille, condoléances, consolation, soutien... Il finit par retenir ses larmes, la détacher lentement de lui et essuyer ses larmes à elle en lui souriant tristement.

"Non, ne me plains pas, Klaïs. Je n'en vaux pas la peine. Ne rajoute pas ta tristesse au poids que je porte déjà sur mes épaules, s'il-te-plait. Si tu savais... Désolé, je vais te laisser. Je vais dans ma chambre... Tu pourras présenter mes excuses pour ce soir ? Je ne viendrai pas, je pense."

Ils avaient prévu d'aller à un concert donné par les étudiants de l'académie de musique, ce soir-là. Vu les circonstances, il était logique que le jeune homme ne s'y rendit pas, même s'il le regrettait amèrement. Les morceaux qui devaient être joués figuraient parmi ses préférés, et il était vraiment mécontent de devoir les rater, tout cela à cause de son père et de cet ami fidèle qui en avait trop vu.

Klaïs acquiesça doucement, une expression douce et pleine de compassion sur le visage. Il se leva et traversa le salon dans le silence total, cachant son visage dans un pan de sa cape, comme pour éviter que les autres étudiants ne le voient pleurer, en réalité pour dissimuler son visage qui ne portait pas la moindre trace de tristesse. Chaque pas qu'il faisait résonnait longuement dans la grande salle où personne n'osait plus parler, même à voix basse.

Une fois dans sa chambre, il donna un tour de clef pour être certain de ne pas être dérangé par une visite à l'improviste et s'assit sur son lit. Pour l'instant, tout se déroulait sans problème. Personne ne le soupçonnait et sa réaction avait été celle d'un fils qui venait d'apprendre la mort de toute sa famille dans les flammes. Peut-être aurait-il dû essayer de faire montre de plus d'émotions, mais en contrefaisant la douleur et la tristesse, il aurait risqué d'engendrer des soupçons, ne sachant pas réellement mimer les sentiments. Et puis, il était connu pour ne pas être très expressif...

Il repensa à tous ceux qu'il avait connu qui avaient perdu un de leurs proches, à leurs réactions, et au temps pendant lequel ils montraient ouvertement leur tristesse et leur douleur. Souvent, ils restaient prostrés pendant plusieurs jours, puis passaient quelques mois dans une morne indifférence emplie de souffrance. Mais cela ne correspondait pas avec ce que voulait le jeune homme, qui ne se sentait pas capable de jouer le deuil pendant tout ce temps.

C'est alors qu'il se souvint que certains d'entre eux s'étaient remis en quelques jours. Mais ils avaient adopté une expression très dure et sévère, comme s'ils avaient enfermé leur douleur en eux et clos la porte de leurs émotions. Et, s'il ne se trompait pas, il s'agissait pour la plupart de ceux dont le proche avait été assassiné. Vu la teneur du message qu'il avait reçu, il ne serait pas déplacé qu'il adopte lui aussi cette attitude, qui avait le double avantage de correspondre à son caractère habituel, ce qui la rendait donc logique, et de lui permettre de ne presque pas jouer la comédie.

Aussi décida-t-il de renforcer son mutisme et son impassibilité, tout en y ajoutant un brin de dureté. De temps à autre, il laissait percer un éclair de rage dans ses yeux, sentiment issu de ce qu'il ressentait vis à vis de son père, qui l'avait mis dans cette situation par son intolérance et sa sévérité. Il s'était effectivement rendu compte qu'il était beaucoup plus simple d'utiliser ses émotions réelles, en les détournant, que de mimer ce qu'il ne ressentait pas. Beaucoup plus crédible également.

Presque tous les étudiants qu'il connaissait de vue vinrent lui présenter leur "plus sincères condoléances", alors qu'ils ne s'étaient pour la plupart jamais préoccupés de lui. Ceux qui étaient un peu plus proches de lui, eux, se contentaient de quelques paroles d'amitié et de soutien. Klaïs, elle, ne lui dit rien. Ni condoléances, ni paroles d'amitié ou de soutien, ni encouragements pour surmonter cette mauvaise période. Elle était tout simplement la plupart du temps auprès de lui, sans rien dire. Lorsqu'il tourna le visage vers elle, elle lui souriait tout simplement. Il sentait en elle une immense force dans laquelle il pourrait puiser dès qu'il en aurait besoin.

Le temps passa, et ces événements finirent par s'oublier peu à peu, ou du moins leurs traces s'effacèrent. Les étudiants savaient que toute sa famille avait péri dans un incendie, mais ils avaient arrêté de le traiter en conséquence. Peut-être pensaient-ils que toutes les blessures finissaient par se refermer. Toujours était-il que la vie avait repris son cours normal pour tout le monde, ou presque. Klaïs continuait d'apporter son appui invisible et inconditionnel au jeune homme."



Faust s'arrêta de parler. Aëlys soupira, sentant bien que l'histoire s'arrêtait là pour le moment. Un léger changement dans le ton de la voix de son compagnon l'en avait avertie. Avec un léger rire, elle reprocha au jeune noble :

"Tu fais vraiment exprès de me laisser comme ça, après m'avoir mis l'eau à la bouche, n'est-ce pas ? Juste au moment où je commence à entrer dedans... La suite au prochain numéro, comme dans le journal. Enfin... Je suis contente, poursuivit-elle, après un silence, sur un ton plus sérieux, que tu acceptes de me raconter des histoires. J'imagine que tu ne dois pas avoir que cela à faire... Je le sais bien, mais tu racontes si bien que je ne peux pas m'empêcher de te le demander.

- Je suis toujours heureux de vous faire plaisir, ma chère. Votre compliment me va droit au coeur. Et ce ne sont pas de vaines formules de politesse. Quant à votre premier reproche, permettez-moi de vous signaler qu'une histoire se savoure à la manière de toutes les bonnes choses : au compte-gouttte. Sans la dose d'attente et d'impatience nécessaire, elle en serait bien moins bonne."

La jeune fille éclata de rire joyeusement, reconnaissant par cette réaction la justesse des propos de son compagnon. Elle leva son verre pour boire, mais ses lèvres ne rencontrèrent que de l'air. Sans s'en apercevoir, elle l'avait terminé en écoutant l'histoire du jeune homme, comme elle la nommait dans sa tête. Devançant Faust, elle attrapa la bouteille et se resservit.

Avec un sourire triomphant, comme si elle venait de remporter une grande victoire en se servant elle-même, sans laisser Faust le faire, elle se réinstalla confortablement dans son fauteuil en sirotant sa liqueur de framboise. Le jeune noble la trouvait pensive ou préoccupée par quelque chose d'important à ses yeux. Il l'observa un moment en silence puis, comme elle ne changeait pas d'expression, ses yeux perdus dans le vide contemplant la liqueur rouge de son verre, il lui demanda ce qui la tracassait.

Elle sursauta presque et secoua la tête comme pour chasser par ce geste ce à quoi elle pensait. Puis, croisant le regard de son compagnon, elle y vit une répétition de son interrogation, et une calme attente, comme s'il était certain qu'elle finirait par répondre, qu'il suffisait d'attendre tranquillement qu'elle le fasse. Face à cette assurance, elle ne sut que faire, sinon répondre.

"Je me demandais pourquoi tu m'avais amené ici. Je veux dire... Je n'en suis pas du tout mécontente, mais je ne comprends pas les raisons... Car j'imagine bien qu'il y en avait. Peut-être que je peux faire quelque chose pour t'aider, peut-être que quelqu'un que tu connais a besoin de moi... Ou bien... Peut-être, continua-t-elle difficilement, sur un ton sourd... Tu veux m'utiliser pour quelque chose, te servir de moi..."

L'aveu lui avait beaucoup coûté. Elle avait baissé la tête sur sa dernière phrase, n'osant pas le regarder après avoir déclaré un tel soupçon. Malgré tout ce qu'il avait fait pour elle, malgré tout ce qu'elle ressentait pour lui, elle n'arrivait pas à se débarrasser de cette hypothèse terrible. Elle aurait voulu affirmer qu'elle n'avait jamais envisagé cela comme possible, qu'elle ne le pensait pas, mais les mots se bloquaient dans sa gorge. Et puis, ce serait mentir, et elle ne voulait pas lui mentir, pas à lui.

Elle sentit qu'elle n'allait pas tarder à pleurer. Ses yeux s'embuaient. Elle serra les poings pour empêcher les larmes de couler. Mais sa manoeuvre n'eut aucun résultat probant, et des gouttes tombèrent bientôt sur ses poings crispé sur ses genoux. Elle retint ses sanglots, avec succès cette fois. Au moins, elle pleurerait en silence.

Deux mains desserrèrent l'étau de ses doigts et, joignant ses mains à elle, les entourèrent avec affection. Elle releva la tête, surprise. Faust avait quitté son fauteuil et s'était agenouillé devant elle. Lorsque leurs yeux se croisèrent, il lui sourit avec affection. Elle n'y tint plus et se jeta dans ses bras en sanglotant, enfouissant sa tête contre sa poitrine. Il la serra doucement contre lui, essuyant d'une main les larmes qui continuaient à couler sur ses joues, caressant affectueusement ses cheveux de l'autre.

"Aëlys... Je vous jure que je n'ai pas la moindre intention de vous utiliser. Je vous dois mes plus profondes excuses ; j'aurais dû vous expliquer mes raisons dès le départ. Mais je craignais de vous faire peur, aussi me suis-je tut. Je n'ai fait cela que pour vous mettre à l'abri. Certaines personnes, dont je ne vous révèlerai pas l'identité pour l'instant, veulent mettre la main sur cette chose que vous possédez. Je l'ai su grâce à mes informateurs. Il fallait d'urgence vous protéger, hors de leur portée, ce que j'ai fait."

Les pleurs de la jeune femme se calmèrent peu à peu, sous les effets conjugués des explications et de la présence physique de Faust. Elle s'écarta de quelques pas de lui en essuyant ses dernières larmes, puis lui fit un sourire d'excuse. Elle se laissa tomber sur le canapé qui se trouvait derrière elle - elle n'était pas encore très assurée sur ses jambes. Faust s'assit à côté d'elle, en lui tendant un verre pour qu'elle achève de se remettre. Elle l'accepta avec reconnaissance et en but une grande gorgée.

Il posa sa main sur son épaule, dans un geste d'affection et de soutien. Elle se laissa glisser contre lui, s'appuyant contre son torse, son bras lui entourant maintenant les épaules. Il lui prit gentiment le verre des mains, désormais vide, et le posa sur la table. En la tirant légèrement par l'épaule, il la fit s'allonger sur le canapé, la tête sur ses genoux. De ses mains agiles, il caressa délicatement ses cheveux, massant par moment son front, effleurant ses tempes. Sous ce traitement, elle ne tarda pas à fermer les yeux et à s'endormir, son visage prenant une expression sereine et paisible.

Le jeune noble prit alors un paquet de cartes de tarot sur un petit guéridon non loin de lui, en se penchant sur le côté sans réveiller la jeune fille. Il le mélangea avec dextérité puis, le déployant en éventail devant lui, tira sept cartes qu'il disposa,face cachée, sur la table basse selon une forme précise. Il les retourna lentement, une à une, prenant quelques secondes de réflexion devant chacune. Puis il contempla l'ensemble de la figure formée. Enfin, il rassembla d'un geste ample toutes les cartes de la table, les ramassa et les réintégra au paquet.

Il resta un moment songeur, les cartes à la main, regardant sans le voir le mur d'en face. Quelque chose semblait grandement le préoccuper. Un moment plus tard, il revint soudainement à la réalité en sursautant et jeta son jeu sur le guéridon, jeu qui s'y étala légèrement en arc-de-cercle. Passant sa main sur son front, comme pour essuyer de la sueur, il soupira en silence. Son autre main se crispait légèrement sur l'épaule de la dormeuse, sans pour autant la réveiller.

Il finit par se détendre, et souleva doucement la jeune fille, qui murmura quelques mots en remuant légèrement, mais sans ouvrir les yeux. La portant contre sa poitrine, il sortit de la pièce en faisant attention à ne pas la cogner contre un meuble ou l'encadrement de la pièce. Il lui chuchota, bien qu'elle ne puisse pas l'entendre :

"Vous serez bien mieux dans un lit pour dormir, petite princesse. Ne sortez pas de votre sommeil d'ange, je vous y mène. Fiez-vous à moi. Je vous fais le serment que ce bras ne s'emploiera plus qu'à vous protéger."
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