KuroSora
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Le ciel s'obscurcit, les ténèbres approchent...
 
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 Chapitre 1 (partie 2)

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Karya

Karya


Messages : 1699
Date d'inscription : 09/05/2010

Chapitre 1 (partie 2) Empty
MessageSujet: Chapitre 1 (partie 2)   Chapitre 1 (partie 2) Icon_minitimeMar 22 Fév - 18:49

Quelques éclairs noirs traversèrent l'obscurité du ciel et de la nuit, illuminant par à-coups un vieux château délabré. Les contours des fenêtres s'inscrivirent pendant quelques secondes sur le sol dallé de la grande salle, avant de laisser à nouveau la lumière des flambeaux éclairer seule la pièce. Un jeune homme, après avoir regardé le ciel orageux, reporta ses yeux sur l'autre protagoniste de cette scène, un vieil homme aux cheveux grisonnants qui semblait furieux, se contenant avec peine. Ce dernier demanda d'une voix grinçante :

"Tu me demandes pourquoi je t'ai fait appeler ? Ce qui m'a poussé à te faire revenir de Yiun en toute hâte ? Tu oses me regarder dans les yeux, moi, ton père, et me dire cela ? Tu n'as donc aucun honneur, pour me mentir de cette façon alors que tu me dois le respect que tout fils porte à son père !"

Le jeune se désintéressa de la tirade enflammé de son père. Il savait, par expérience, que les explications ne commenceraient à transparaitre que plusieurs minutes après. Il se replongea dans le souvenir de ces années passées dans la ville des universités, à l'académie des mages. La manière dont il avait appris, année après année, à maitriser ses pouvoirs, toujours avide de savoir, ne se lassant jamais de ce que les professeurs pouvaient lui apprendre. Avide de pouvoir, également ? Peut-être... Il se rappela également ce jour d'hiver, où quelques uns de ses camarades étaient entrés dans sa chambre, alors qu'ils le croyaient absent, pour lui voler certaines de ses affaires. Mais ils étaient arrivés au moment même où il se re-transformait en humain... Leurs cadavres avaient été retrouvés le sur-lendemain au pied des remparts. On avait conclu qu'une de leurs expériences avait mal tourné. Peut-être cette vieille histoire était-elle ressortie, et son père, ayant eut vent de cela, l'avait fait revenir pour cette raison ?

Il secoua lentement la tête, imperceptiblement pour ne pas alimenter la fureur de son géniteur. Personne n'avait pu comprendre. Et, même si cela avait été le cas, son père aurait prévenu les autorités de l'arrêter, il ne l'aurait pas convoqué pour lui faire la morale. Il tendit l'oreille quelques secondes au discours de son père, afin de juger là où il en était, et s'il pouvait se replonger dans ses pensées sans crainte.

"Tu ne dis rien, hein ? Tu as raison ! Tu n'as rien à dire, surtout pas après ce que tu as eu l'impudence de faire ! Mais pourquoi ai-je un tel fils ? Est-ce qu'un jour, quelqu'un pourra m'expliquer pourquoi tu te comportes de cette façon ?"

Rien à craindre. Il en avait encore pour un bon moment à se lamenter ainsi. Il avait encore un bon moment devant lui. Il repensa au passage à Yiun d'un aristocrate, relativement proche du roi, peu de temps auparavant. Il avait voulu connaitre son avenir. Et comme lui avait appris, pour le plaisir, à se servir d'un jeu de tarot, il lui avait tiré les cartes. Il lui avait prédit une blessure au bras, légère, sur le trajet du retour, un mariage peu de temps après et une augmentation de l'estime et des faveurs du roi envers lui. L'aristocrate était retourné à El-Skian tout à fait satisfait de ce qu'il avait appris. Ah, la capitale... Le jeune homme soupira. Il avait tellement envie de la voir un jour, de pénétrer dans la cour du roi... Mais un mot qu'il capta dans le discours de son père le fit sortir de ses rêves et dresser l'oreille. Il avait cru entendre le mot "aigle". Il espérait s'être trompé, mais les paroles suivantes confirmèrent malheureusement que son père parlait bien de cela.

"Et ne fais pas comme si de rien n'était. Quelqu'un, en qui j'ai entièrement confiance, m'a rapporté t'avoir vu te transformer en aigle noir et rouge. Tu ne peux pas me mentir, tu ne peux rien me cacher. Tu es un zoomorphe, n'est-ce pas ? ... Réponds-moi, ne reste pas là à me regarder avec cet air effaré !"

Le jeune homme tenta de contrôler son expression et, par dessus tout, se demanda de quel moyen il pourrait se sortir de ce guêpier. Il connaissait suffisamment son père pour savoir ce qui allait lui arriver s'il ne parvenait pas à se sortir d'affaire. L'histoire était sérieuse et dangereuse. Il devait absolument trouver une explication. Il commença pour gagner du temps :

"En vérité, Père... Qui vous a raconté cela ? Qui est-il pour que vous accordiez plus de crédit à sa parole qu'à votre propre fils ?

- Je n'ai pas à te dire qui m'a informé de ce déshonneur. Il a rendu un immense service à ma famille et je lui serai infiniment reconnaissant pour cela. Je sais ce que je lui dois. As-tu quelque chose à dire pour ta défense autre que l'accuser de mensonge ?"

Aucune réponse ne vint à l'esprit du jeune homme. Il avait été si surpris par l'attaque qu'il était pris de court. Il avait l'impression que son intelligence fonctionnait au ralenti. Il resta silencieux face à son père un long moment. Ce dernier ne se trompa pas à ce silence, qui était en réalité un aveu. Avec un long soupir, il sortit son épée et s'avança vers son fils ainé. Celui-ci le regarda faire avec une lueur de terreur dans les yeux. Alors que son père ne se trouvait qu'à quelques pas de lui, une longue flamme se forma autour de lui tandis que la colère, ajoutée à la peur, se mettait à briller dans ses yeux. Un cri retentit dans la pièce.

Lorsque sa mère arriva en courant, affolée, son fils se tourna vers elle, ensanglanté, le cadavre carbonisé de son père à ses pieds. Il s'approcha d'elle à pas lents tandis qu'elle restait immobile, une main devant sa bouche ouverte sur un hurlement d'horreur. Une flamme meurtrière dansait dans les yeux du jeune homme. Le soir venu, des flammes que même la pluie ne pouvait éteindre avaient dévoré tous les habitants du château, qui lui-même finissait lentement de se consumer."



Aëlys écoutait avec de grands yeux émerveillés, dans lesquels semblaient se refléter les événements racontés par son compagnon. Il sourit en la voyant ainsi et traça un dessin sur son front du bout du doigt.

"La suite sera pour plus tard, petite princesse. Nous devons rentrer à la voiture maintenant. La pluie est terminée depuis un moment déjà, et la nuit ne va pas tarder à tomber. Donnez-moi votre bras, que je vous raccompagne avec les honneurs qui vous sont dus."

Elle fit une moue déçue et impatiente, puis lui donna le bras en souriant à nouveau. Le soleil se couchait sur la plaine, la teintant d'ocre, de rouge et d'or. Le ciel s'enflammait lui aussi, flamboyant de jaune et d'orange. Le soleil couleur de sang liait les deux espaces, quittant l'un pour disparaitre derrière l'autre. Ils s'arrêtèrent un moment là, contemplant cette plongée dans les ténèbres, puis se remirent en route.

Ils arrivèrent à la calèche en pleine nuit. Le conducteur dormait déjà. La nouvelle roue était en place, celle qui avait été cassée finissait de se consumer dans le feu. L'homme ouvrit la porte de la voiture et s'effaça pour laisser entrer sa compagne. Il la suivit et referma derrière eux. Le silence se rétablit dans la plaine, ayant désormais établi sa domination sur le seul lieu qui lui avait échappé.

Au premiers rayons du soleil, le conducteur, après avoir remis leur harnais aux chevaux, s'installa à sa place, à l'avant de la calèche, et fit claquer son fouet. La voiture repartit de plus belle, ses quatre roues soulevant la poussière de la route, sous la blanche lumière de l'aube. Les herbes de la plaine, que la chaleur n'écrasait pas encore, bruissaient faiblement sous le vent matinal qui s'était levé, chassant les quelques nuages restés après l'averse de la veille. Le trajet se poursuivit dans les mêmes conditions que la veille, excepté la chaleur.

Aux environs de midi, une ville était à l'horizon. Le conducteur lança les chevaux dans un dernier galop et ils arrivèrent ainsi à l'entrée de la ville. Tirant alors sur les rênes, il ralentit considérablement leur vitesse, et la fin de leur trajet se déroula au pas, au milieu de tous les piétons de la rue. La voiture stoppa devant une grande maison. Un domestique en livrée accourut et ouvrit le portail. La calèche pénétra dans la cour et se rangea devant l'immense porte d'entrée. Elle resta ainsi immobile quelque temps, alors que, par dessus son toit, les passants voyaient un des battants de la porte s'ouvrit puis se refermer. Elle redémarra ensuite et passa sous un porche, où elle disparut dans l'ombre.
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