Comme l'avait signalé cet ange maudit, je ne ressentais rien. Il n'y avait que le vide en moi, purement et simplement. Je m'étais éloigné de Salan et Karya progressivement, les évitant au maximum.
Ce fut progressif ce qui m'arrivait, de moins en moins touché par ce qui m'aurait fait vibrer, chauffer, contenter, etc... Rien. Niet. Nada. Je n'avais plus qu'une grande fatigue, tout me lassait, même ce feu que je contemplais d'un air morve, à la limite du bovin.
Je devais arrêter cette malédiction, retrouver mon Karya et mes distractions, tuer cet ange à qui je devais cet enfer. Mais je n'avais tout simplement pas envie, envie de rien, besoin de rien. On pouvait sûrement dire que je n'étais plus qu'un légume, une coquille vide, un pantin sans fil.