un blessé à sauver (pv Illian)

Messages : 2417 Date d'inscription : 13/07/2010

Je me souvenais d'une fois où il m'avait dit qu'il vivait rarement dans les souvenirs, que cela n'avait aucune signification pour lui, je comprenais maintenant ses paroles à présent mais cela n'était guère vraiment à mon avantage.

... Oui, l'elfe que j'avais vidé de son sang et que tu as délicatement mangé sous mes yeux... Il se collait à moi et quémandait mes lèvres et mes mains sur son corps pour lui procurer du plaisir... Dans le but de mourir de jouissance... J'aimerais faire cela avec toi, j'aimerais faire chanter ton corps de mes mains et de mes lèvres, te submerger de plaisir et te voir perdre le contrôle... Te faire connaître l'extase...

Je le regardais réfléchir avec un doux sourire, le regardant avec curiosité et malice tendre sa main vers le tatouage de mon visage, me frottant contre la paume de sa main après l'avoir lapée et doucement embrassée.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je penchai légèrement la tête sur la gauche, comme toujours lorsque j'étais plongé dans d'intenses réflexions. J'essayais vraiment de retrouver le souvenir précis de cet elfe, et de ce qu'il faisait. Mais comme il n'avait commencé à m'intéresser que lorsqu'Illian avait parlé de le manger... Ce n'était pas à proprement parler des images de jouissance qui me venaient à l'esprit...

"Je suis sincèrement désolé, beau sire, mais je ne peux me souvenir de plus..."

Ce furent ensuite ses paroles qui me plongèrent dans des abîmes de réflexion, ma main s'arrêtant au milieu de son geste, le doigt posé sur la marque d'Illian. Tant de questions... Et si peu de réponses... Le flou dans lequel je vivais actuellement se renforçait de manière non négligeable à chaque fois que mon chemin croisait celui d'Illian, remarquai-je. Ce qui ne me déplaisait pas particulièrement, appréciant beaucoup ma capacité à ne pas perdre ma tête à chaque fois qu'un mystère se présentait à mes yeux.

"Ne m'aviez-vous pas dit que cela arrivait fréquemment entre un vampire et celui qu'il avait mordu ? Dans ce cas, il vous suffit d'attendre que je mette ma promesse à exécution, il me semble... Ne vous en faites pas, pour l'instant, je ne vois pas de raisons de vous refuser cela. Je ne saisis pas bien ce dont il s'agit exactement, mais tant que cela n'a aucune incidence sur ma mission, je suis libre de faire ce qu'il me plait, et je suis toujours bien aise de découvrir de nouvelles choses, même si le contraire ne me déplait pas non plus."

Je réalisai alors la position dans laquelle je m'étais arrêté pour réfléchir, et laissai mon bras retomber le long de mon corps. Le léger malaise que me procurait parfois la présence d'Illian me reprenait. C'était une étrange faiblesse, assez légère, mais suffisante pour que je la sente nettement, et un trouble qui naissait à son contact. J'étais perplexe.

Messages : 2417 Date d'inscription : 13/07/2010

C'est vrai que c'est un être vraiment à part, observant le monde de l'extérieur et avec la curiosité d'un enfant encore innocent malgré le sang qu'il doit avoir sur ses mains. Le sien, d'autres... mais du peu que j'en avais goûté, son liquide vital était piquant et sauvage mais aussi doux et velouté, sucré oserais-je dire?

... Ce n'est pas grave si tu ne t'en souviens pas... L'important c'est que cela ne semble pas te déranger... Tu verras, je suis sûr que tu adoreras Iysael... Je te montrerais tout ce que je sais et je te noierais dans le plaisir le plus pur et le plus brute tout en étant tendre et intéressé... Cela ne concerne rien d'extérieur tu sais, il n'est et ne sera question que de moi et de toi, de nos corps et de nos envies... Rien de plus, rien de moins... Fais-moi confiance bel oiseau...

Je resserais mon étreinte autour de lui, avant d'embrasser délicatement son oreille puis son cou, continuant de caresser ses mains en ronronnant faiblement.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Lui faire confiance... Autant, ce qu'il m'évoquait me tentait, j'avais envie de connaitre ce genre de sensations, même si j'avais du mal à me les représenter autrement que de manière abstraite, donc parfaitement floue, vu les problèmes que j'avais régulièrement avec les choses abstraites. Autant, quelque chose en moi parvenait difficilement à lui faire confiance. Je ne m'imaginais pas m'abandonnant totalement en sa présence, comme j'avais l'habitude de le faire avec l'Entité.

"Dites-moi... Ce dont vous me parlez, est-ce que tous les êtres de ce monde savent ce dont il s'agit ? Je veux dire, mon ignorance est-elle partagée par d'autres, ou bien suis-je le seul dans ce cas ?"

Il avait l'air de savoir de quoi il parlait. Aussi peut-être pouvais-je décider de lui faire confiance sur ce point... Après tout, je ne risquais pas d'aller à l'encontre de ma mission par ce biais. Comment l'Entité aurait-elle pu être mécontente de cela ? Je ne le voyais pas, mais quelque chose continuait à me gêner. J'étais encore plus hésitant que d'habitude, et cela m'étonnait. Pourtant, il n'y avait rien qui puisse me faire tant hésiter dans ses paroles. Comme il l'avait dit, cela ne concernait que lui et moi, et je pouvais donc m'en remettre à mon instinct, ce qui normalement mettait fin à mon état d'indétermination chronique.

Ses lèvres sur mon cou me tirèrent de mes réflexions. Je frissonnai, de plaisir, puis d'appréhension en réalisant que j'étais entièrement à sa merci. Je ne savais pas pourquoi ce sentiment m'était venu, mais cela n'en restait pas moins vrai. Je m'étais délibérément mis dans une position de laquelle j'aurais bien du mal à sortir si l'envie m'en prenait sans qu'Illian ne soit d'accord. Je ne ressentais pas de réel danger, puisqu'il m'avait assuré de ses bonnes intentions, et que mon instinct me poussait à le croire. Mais j'étais étonné par moi-même, alors qu'habituellement je cherchais plutôt à éviter le contact des autres, je le laissais me prendre dans ses bras et je frissonnais à ses baisers. Etrange...

"J'étais en train de me demander si je n'allais pas vous demander d'être mon professeur sans plus attendre."

Je me surpris moi-même en disant cela, alors que cette idée ne m'était pas venue à l'esprit quelques secondes auparavant. Mais bon, puisque je l'avais dit, je devais certainement le penser.

"Mais je ne sais pas si je vais le faire."

Messages : 2417 Date d'inscription : 13/07/2010

... Les vampires sont craints par tous... C'est dû à l'ignorance... Beaucoup ne connaissent pas mes frères et soeurs parce que notre puissance et notre soif de sang, notre façon de séduire nos proies et de les faire mourir de plaisir... Cela fait peur et les pousse à ne pas chercher à nous connaître mais à nous combattre... Tu n'es pas seul à être ignorant de certaines choses à propos de mon peuple...

Je regardais l'horizon en pensant, en me souvenant des Anciens, des autres clans et de mon clan, le mien, celui que j'avais construit durant tous ces siècles, ma famille, mes enfants. Ils me manquaient. Je m'extirpais de mes pensées pour me concentrer sur le bel être qui était présentement blottit contre mon corps et qui avait une peau absolument exquise. Je resserais mon étreinte autour de lui et continuais de baiser sa peau blanche et douce, parfaitement goûteuse.

... Qu'est-ce qui t'empêcherais de ne pas me demander cela Iysael?... Moi je me ferais une grande joie de répondre à tes attentes...

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je me tus un moment, méditant ses propos. L'ignorance, alors, tout simplement... ? L'ignorance serait à l'origine de la peur et de la haine ? Je passai un long moment à réfléchir à ce sujet, puis réalisai que cela ne m'était pas véritablement utile. Après tout, j'ignorais totalement la haine, et ne ressentais que très rarement de la peur. Alors, pourquoi passer plus de temps sur le sujet ? Je posai doucement mon front sur l'épaule d'Illian, sans trop savoir pourquoi. J'étais soudainement fatigué. Peut-être un contre-coup de mon combat. Peut-être autre chose. Comment aurais-je pu le savoir ? Tout était-il que ma tête se trouvait bien là où elle se trouvait, et que je n'avais pas la moindre raison de l'enlever.

"Mais, corrigez-moi si je me trompe, il y a de nombreuses choses que je suis seul à ignorer, il me semble. Je veux dire, je n'arrive même pas à me représenter ce que vous voulez dire par séduire et faire mourir de plaisir. Pour que cela fasse peur aux autres, il faut bien qu'ils comprennent un tant soit peu ce dont il s'agit... N'ai-je pas raison ?"

Pourquoi ne pas le lui demander, en effet ? Mais, inversement, pourquoi lui demander ? Je n'agissais jamais en fonction de raisons bien déterminées. Une seconde avant de parler, j'ignorais que j'avais cette idée en tête. Et maintenant, je l'avais, mais sans savoir ce que j'allais en faire. Et, pour une fois, mon instinct me laissait seul, sans la moindre indication sur la conduite à tenir. Sans changer de position, je murmurai :

"Je ne sais pas... Peut-être devrais-je le demander, peut-être aurais-je tord de le faire. Peut-être avoir fait votre connaissance était une bonne chose pour moi, peut-être une mauvaise. Je ne sais pas... Je ne sais même plus ce que je fais."

Messages : 2417 Date d'inscription : 13/07/2010

Il se laissait aller dans mes bras, cela était vraiment attendrissant de le voir se poser contre mon épaule, les yeux perdus dans des réflexions qu'on constatait facilement tant il était concentré, ses sourcils froncés par la concentration. Posant ma main dans ses mèches violines, je les caressais doucement et jouais avec, les entortillant autour de ses doigts pour les tirailler légèrement, sans lui faire de mal.

... Oui... Mais personne n'a les même connaissance qu'autrui... L'avis que l'on se forge d'elles changent tout mais les connaissances qu'on aurait pu avoir en commun avec d'autres... Cependant, tu sais plus de choses qu'eux... Mourir de plaisir ne fait pas peur, mais mourir tout cour oui... Les humains ont peur de l'inconnu, la mort en est le plus bel exemple... Mais on peut avoir peur mais en étant ignorant: le fait de ne pas savoir ou d'avoir peur, engendre l'envie de ne pas savoir davantage sous peine d'être encore plus effrayé... Cependant tu n'es pas un couard et je pense que tu es quelqu'un aimant le savoir, donc je pense que l'on peut mettre en pratique certaines choses pour comprendre ce que j'entend par tout ça... Qu'en dis-tu Iysael?

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

J'écoutai distraitement ce qu'Illian me disait, le mouvement de ses longs cheveux sous l'effet du vent attirant régulièrement mon attention. Ils ondulaient gracieusement, comme les herbes d'un pré lorsque l'air les caresse. Mais, dans ce cas, le pré était sanglant, coucher du soleil ou fin de bataille. Même mes pensées n'avais plus ni queue ni tête, remarquai-je, amusé, en mon fort intérieur. Toujours est-il qu'elles suffirent à me faire totalement oublier ce que mon compagnon m'avait dit.

"Je suis sincèrement désolé, j'ai encore laissé mon attention se disperser... Je crois avoir manqué la fin de vos paroles, malgré tout l'intérêt qu'elles avaient pour moi..."

Ce n'était pas qu'une simple formule de politesse. J'étais réellement intéressé par ce qu'il pouvait m'apprendre ; plus j'en saurais sur les habitants de ce monde, plus j'avais de chances de mieux les manier pour faire revenir mon maître en ces terres. Je décidai de répondre à ce que j'avais entendu de ses paroles.

"Je ne sais pas... Je ne crois pas avoir peur de ce que j'ignore, et n'ai jamais ressenti le besoin de ne pas en savoir plus, de crainte de n'obtenir que de l'effroi de mon apprentissage. Mais je ne ressens que très rarement la peur, peut-être est-ce la raison... Je n'ai même pas véritablement peur de mourir, cela fait partie de l'ordre des choses... Lorsque je suis en danger de mort, oui, j'ai peur, mais cela s'apparente plus à un instinct de survie, je crois. Simplement, en ce moment, ma vie n'est pas à moi, et je dois finir ma mission avant de la perdre. Voilà pourquoi mourir me déplairait. Mais mis à part cela... Excusez-moi, je crois que je m'égare de plus en plus dans des idées qui n'ont rien à voir ; vous ne me demandiez pas ce que je ressentais vis-à-vis de la mort, que je sache..."

Messages : 2417 Date d'inscription : 13/07/2010

Je souris avec amusement en l’entendant, fixant l’horizon d’un air détaché en le gardant contre moi. Il était abîmé et perdu dans ses pensées, et moi je finis par succomber aux miennes. Qu’attendais-je de lui par l’enfer ? Pourquoi lui faisais-je du charme ? Que ferais-je une fois que je l’aurais goûté ? Garderais-je sa saveur en bouche comme Karya ou le laisserais-je tomber comme l’elfe de la dernière fois, de notre chasse à tous les deux ? Il était un sujet intéressant, qui avait, chose étonnant, attiré mon attention et fait vibrer mon être. C’était un animal, un être sauvage et un prédateur, qui excitait mes sens et ma verve. Bien sûr, il ne me faisait pas autant vibrer que mon amant, mon Karya, mais j’appréciais vraiment sa compagnie.

Ce n’est pas grave… Je me proposais juste, tout simplement, de t’enseigner ce que tu ne sens pas, tout ce que tu ne sais pas… Notamment sur ce dont je suis capable… Oh bien sûr je sais que tu n’as pas peur, je le sens… L’envie de vivre n’est qu’un instinct grégaire, nous en avons besoin pour vivre en ce monde, même si la mort n’est qu’une suite logique à toute existence… Dis-moi Iysael, es-tu vraiment obliger de mourir ? … Une fois ta mission terminée, tu es libre de toute entrave n’est-ce pas ?… Rien ne t’oblige à faire ce que tu veux dès que cette histoire est terminée… Il est vraiment amusant de discuter avec vous, j’aime beaucoup… Ca me rend encore plus impatient de goûter votre essence…

Je souriais doucement, avec amusement et gourmandise. Tout cela m’amusait beaucoup. J’avais vraiment bien fait de revenir en ce monde, en cet génération. Passant mes doigts sur la peau de son cou que j’observais avec sérieux et curiosité, je finis par lui relever la tête et laper la chaire appétissante, humant avec délice son parfum.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je le regardai, perplexe. Obligé de mourir ? Mais pourquoi me posait-il cette question ? Il n'y avait aucun risque que je meure maintenant, alors pourquoi se demander... ? Je fronçai les sourcils. Tout cela me paraissait étrange. Pourquoi les humains, enfin, les êtres de ce monde, passaient-ils leur temps à se demander des choses qui n'étaient pas encore arrivées ? Cela ne changeait rien, et il y avait toujours le temps d'aviser sur le moment, non ? Je sursautai lorsqu'une rafale de vent rabattit quelques unes de mes mèches sur mon visage. J'étais encore une fois plongé dans mes pensées, ignorant totalement ce qui s'était passé autour de moi. Décidément, j'étais vraiment incorrigible... Comme si j'avais envie de passer mon temps à m'excuser, ce que je fis immédiatement.

"Je suis sincèrement désolé, beau sire, mais j'ai encore perdu le fil de notre discussion, quoi que le fil soit une expression un peu mince pour désigner cela... Je crois qu'il n'y a vraiment rien à faire, je ne vais jamais arriver à me concentrer plus que quelques minutes... Si cela peut vous aider à me pardonner, je dois bien avouer que vos paroles en sont en partie responsables : elles entrainent toujours de longues réflexions en moi, ce qui est une preuve de leur intérêt à mes yeux."

Je rejetai en arrière les mèches qui obscurcissait ma vision et croisa, une nouvelle fois, son regard avant qu'il ne me fasse relever la tête. Je frissonnai en sentant sa langue. Etait-ce cela que les êtres appelaient des émotions, me demandai-je en sentant une étrange sensation monter en moi. Je restai immobile pour ne pas la faire fuir. Je passai la main dans les cheveux d'Illian, sans savoir ce qui me faisait agir ainsi. Mais je voulais comprendre ce qu'était cette sensation, et il fallait qu'elle continue pour que j'y arrive.

"Dites-moi, beau sire... Accepteriez-vous de me dire ce que vous ressentez pour le seigneur Karya ? Cela fait longtemps que je ne parviens pas à comprendre ce que vous autres appelez "les émotions". J'ai beau essayer, je reste toujours aussi impassible. Presque toujours, du moins. Et à part de la peur lorsque je suis menacé, ou bien l'adoration la plus totale, je ne connais que peu de choses, malheureusement..."

Je me tus quelques secondes, puis murmurai doucement, en sentant que mes paroles avaient encore plus d'importance qu'à l'accoutumée :

"Voudriez-vous être mon professeur ?"

Messages : 2417 Date d'inscription : 13/07/2010

Décidément, plus l'on discutait lui et moi, et plus il se perdait dans ses pensées. Etait-ce si étrange et compliqué ce que l'on racontait? Il semblait si indécis quand il réfléchissait à chacune de mes paroles, ça me donnait envie de le titiller tant il paraissait fragile et perdu dans ces moments-là, mieux: cela excitait mes sens de chasseur.

... Allons, tu n'as pas à t'excuser je te l'ai dit Iysael... A vrai dire, je dois même avouer que cela te rends amusant... Peut-être est-ce méchant de ma part de dire ça... Si cela t'a blessé alors je m'en excuse... Et puis c'est toujours agréable de savoir que votre interlocuteur que vous apprécie médite longuement les paroles dites...

Le laissant me caresser les cheveux, je le regardais avec curiosité avant de recommencer à goûter la peau de son cou, léchant et mordillant légèrement sa peau délicieusement parfumée. J'avais franchement hâte de plonger dans cette gorge si chaude et palpitante, j'en frissonnais d'avance d'ailleurs, peut-être même qu'il le sentit mais ça, aucune importance à mes yeux. Mais quand il mit le sujet "Karya", je me détachai de lui pour le regarder avec une graaaande attention, réfléchissant à ce que j'allais dire.

... Je ressens beaucoup d'amour, de possessivité, de désir, d'amusement et de respect pour cet individu... Il est le seul à me faire me sentir vivant dans cette morte éternité... C'est pour ça que je ne compte pas le laisser m'échapper avant des siècles et des siècles...

Je lui souris et lui parlais d'un ton léger malgré la sincérité de mes paroles car oui, je les pensais vraiment, avant de me figer, mes yeux rougeoyants un bref instant sous l'appétit dévorant qui me prit à l'annonce de sa décision.

... Oui...

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je penchai légèrement la tête sur le côté, pensif - encore une fois. Pourquoi l'Entité avait-elle jugé bon d'envoyer ici quelqu'un comme moi, alors que j'étais visiblement totalement inadapté, et incapable, lent au mieux, à m'adapter ? Il devait certainement y avoir une bonne raison à cela, mon maître ne se trompait jamais. Mais tout ceci pouvait attendre.

"Je ne suis pour l'instant pas arrivé à changer de comportement, alors le moins que je puisse faire est de m'excuser platement. Cela me semble être la politesse la plus élémentaire... Mais puisque cela ne vous déplaît pas, ma culpabilité s'en trouve allégée."

Je n'avais pas compris pourquoi j'aurais pu trouver ses paroles vexantes, ou méchantes. Si j'étais "amusant", tant mieux. Au vu de la manière dont il l'employait, cela semblait être mélioratif, puisque cela lui plaisait. J'avais constaté que de nombreux mots que je ne comprenais pas changeaient de sens selon le contexte et la manière de les prononcer. Et je n'avais toujours pas réussi à cerner ce que voulait dire "amusant". Je savais que cela faisait rire, mais je n'avais pour l'instant jamais eu envie de rire...

"Il vous fait vous sentir vivant... ? C'est étrange... Pourtant... Enfin, quelle est la différence entre être vivant et exister ? Parce que je ne vois pas de différence entre votre existence - alors que vous êtes censé être mort - et la mienne, qui suis bien vivant. En prenant en compte le nombre de choses que j'ignore, vous semblez bien plus vivant que moi..."

Je souris doucement, encore un peu perturbé par mes réflexions, puis hochai la tête, comme pour sceller notre accord. Par contre, je ne savais toujours pas ce que j'avais voulu mettre sous le mot "professeur". Mais je comprendrais le moment venu. Je comprenais toujours ce que j'avais voulu dire lorsque les événements les concernant arrivaient.

"Je suis fort aise que vous acceptiez, beau sire. Mais, cela dit sans vouloir vous offenser, je vais être dans l'obligation de vous quitter... Non que votre compagnie me déplaise, mais la personne dont je vous ai déjà parlé, celle qui est tout pour moi, doit déjà être en train de m'attendre. Je dois lui rendre compte de tout ce qui est arrivé. J'espère que vous me comprendrez..."

Messages : 2417 Date d'inscription : 13/07/2010

Penchant la tête sur le côté, je finis par la poser sur l'épaule d'Iysael. A vrai dire, l'excitation de le croquer me quittait peu à peu sous les douces réflexions que chacune de ses interventions engendraient dans ma tête. C'était un peu dérangeant alors que le but tournait davantage au désir et plaisir quelques minutes auparavant...

... Exister... Etre vivant... La différence se voit sur le ressentit... Exister, marquer le temps et l'espace, montrer aux gens qu'on est là... Mais être vivant, se sentir vivant, se sentir exister, ressentir les émotions qui nous habite... Karya me fait vibrer, me fait ressentir des choses, je ressens une vie que je n'ai plus puisque je suis mort... Vous avez raison, c'est quelque chose d'assez compliqué à expliquer finalement mais c'est différent, cela est sûr...

Faisant la moue, je finis par soupirer avant de m'étirer, me relever avant de lui tendre la main pour l'aider à se relever, laissant ma main l'effleurer, savourant le velouté de sa joue alors que ma peau sur la sienne devait lui paraître bien glacé. N'étais-je pas un cadavre vivant encore?

... Je comprends parfaitement... Il commence à se faire tard et je suis moi-même attendu... Quoique... Je ne sais pas vraiment en fait... On verra bien quand je rentrerais au domaine... J'espère vous revoir bientôt, votre compagnie me plaît énormément... Je n'aimerais pas savoir que votre "maître" s'est débarassé de vous une fois votre mission accomplie...

Je lui souris doucement avant d'effleurer ses lèvres des miennes pour ensuite m'évaporer dans la nuit tombante, écoutant distraitement le bruit de l'eau et de sa respiration s'estompant dans le lointain à mesure que je me rapprochais du château de mon bien-aimé.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je penchai une énième fois la tête sur le côté, perplexe. Dans ce cas, si ses explications étaient correctes, il était vrai qu'Illian était, en un certain sens, plus vivant que moi... Puisque je n'avais que très peu de sentiments ou d'émotions, et que cela faisait visiblement partie de ce qu'il appelait "être vivant". Donc, j'existais, rien de plus. Mais si cela était suffisant pour servir mon maître, je n'y voyais pas d'inconvénient. J'étais prêt à tout pour lui, même à ne pas être réellement vivant. Je m'étonnai simplement à nouveau de son choix, tout en m'en sentant profondément honoré. Mais je sentais qu'Illian était déçu, ou agacé par quelque chose. Je n'arrivais pas bien à saisir, mais mon instinct me le soufflait. C'était presque une sensation physique.

"Je pense que je commence vaguement à comprendre. Merci, beau sire, d'accepter de perdre votre temps à m'expliquer ce que personne ne devrait pouvoir ignorer. Je me rends compte peu à peu de la différence qu'il y a entre le commun des êtres de ce monde et moi..."

Je ne dis pas un mot du sentiment que j'avais senti - ou cru sentir, même si j'avais tendance à croire instantanément mon instinct - en lui, sans savoir véritablement quelle était la raison de ce silence. Je n'avais pas peur de le vexer ou de le gêner en lui posant une question ; je ne craignais jamais, ou presque, la réaction que mes paroles produisaient chez autrui. Mais je ne le faisais pas, voilà tout.

"Mon maître n'est pas ainsi. Je crois profondément en lui et le sers avec dévouement ; il n'aurait aucune raison de me punir. ... Si vous désirez me rencontrer de nouveau, sachez que d'ici quelques jours, je me trouverai dans la prison des Enfers. Une tâche m'a été confiée qui nécessite que je me rende là bas. Faites comme vous le désirez, mais je serais content que vos pas croisent à nouveau les miens, là bas comme ailleurs."

Il s'enfonça soudainement dans la nuit, et même mes sens aiguisés peinaient à le voir. Je le perdis totalement de vue en quelques secondes. Je restai là où je me trouvais, pensif, écoutant doucement le bruit des vagues sur la plage. Puis je portais doucement la main à mes lèvres, que les siennes avaient effleurées. L'amour, hein... ?

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