Départ vers une nouvelle mission (PV libre)

Messages : 49 Date d'inscription : 10/09/2011

Le maître avait décidé de l'envoyer dans le monde des humains pour garder un oeil sur l'un de ses meilleurs serviteurs, Iysael le Nécromancien, ce fut donc tout naturellement qu'elle se retrouva au milieu de nulle part, au Normondil.

- Je dois le retrouver... Souffla-t-elle dans le vent avant de faire un demi-tour et de marcher tranquillement vers l'est.

Cheminant sans vraiment observer ce qui l'entourait, Hitsuko ne faisait absolument pas du tout à ce qu'il se passait autour d'elle, voyant les gens se tairent et s'écarter d'elle, même les animaux faisaient profil bas à son approche. On dit souvent que les animaux ont un sixième sens pour sentir les ennuis, vu leurs comportements: elle était les ennuis incarnés. En tant que l'épée du maître, c'était normal mais ça, personne ne le savait. Ils n'avaient pas à le savoir de toute façon, ils n'étaient pas digne de cette honneur.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Après avoir quitté Illian, je m'étais posé dans les plaines de Normondil. Je n'avais aucune idée de la manière dont je pouvais entrer en contact avec l'Entité. C'était toujours elle qui m'avait contacté lorsqu'elle avait des informations ou des ordres à me donner, et je n'avais jamais ressenti le besoin de savoir comment établir un lien en sens inverse. Ce qui me faisait défaut, à présent. Des corbeaux se posèrent autour de moi, nerveux, comme s'ils cherchaient ma protection. Curieux. Les hommes leur avaient-ils donné la chasse, à cause de cette peur qu'ils ressentaient pour ces magnifiques oiseaux noirs ? Peut-être... Je tendis la main, et l'un d'eux vint se poser dessus.

"Que vous arrive-t-il, mes enfants ? Que voulez-vous de moi ? Je ne suis qu'un oiseau perdu dans la tempête, comment pourrais-je vous aider ? Est-ce que je vous demande de m'aider à y voir clair en moi, ou en mon maître ? Non. Chacun fait ce qu'il peut. Restez près de moi, il ne vous arrivera rien. Les hommes fuient à l'approche de la mort, tout comme vous. Sauf qu'ils ont étrangement plus peur des cadavres que de la mort elle-même. Vous comprenez, vous ? Les cadavres ne sont plus dangereux, pourtant, ce sont les vivants qu'il faut craindre..."

Je le caressai doucement. Mon instinct me prévint de l'approche de quelqu'un. Je redressai la tête et regardai autour de moi à travers les mèches qui étaient tombées devant mes yeux. Une silhouette se rapprochait. Silhouette dont je pressentis l'identité avant même de pouvoir la voir clairement. Je restai immobile, assis sur mon rocher, et la regardai approcher. Un autre corbeau se percha sur mon épaule. Je caressais toujours celui qui s'était posé sur mon épaule, mécaniquement. Lorsqu'elle fut à portée de voix, je la saluai, légèrement anxieux vis-à-vis de notre discussion.

"Salutations, ma dame. Puis-je vous être d'une quelconque utilité pour les actes que vous avez à effectuer sur ce monde ?"

Je me demandais pourquoi mon maître avait jugé nécessaire d'envoyer son épée en mission. Ce devait être une affaire particulièrement grave, et je craignais, au fond de moi, qu'elle ne me concerne...

Messages : 49 Date d'inscription : 10/09/2011

Suivre les corbeaux avait été une idée très ingénieuse puisqu'au bout de plusieurs heures de marche, Histuko finit par voir l'objet de sa mission siéger sur un rocher. Au vu de sa posture un peu crispé et sa voix légèrement tremblante d'angoisse: apparemment, il avait quelque chose à se reprocher.

- Sire Iysaël, notre Maître m'envoie à vous pour vous surveiller. Il apparaîtrait que vous avez faillit désobéir à l'un de ses ordres et que le doute habite votre esprit alors que vous lui appartenez corps et âme, déclara-t-elle simplement, le regardant de ses grands yeux vides.

L'esprit vide, et appartenant au Maître, qu'elle était faisait d'elle autant son épée que sa voix, accueillant en elle la puissance de son maître lorsque l'Entité désirait s'exprimer d'une quelconque manière.

- Iysaël, tu ne dois laisser personne d'autre que moi te toucher, est-ce que c'est clair?

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

C'était bien cela. Mon Maître avait jugé bon d'envoyer son bras armé pour moi. Le doute habitait mon esprit... Je baissai légèrement le regard. Oui, effectivement. Le doute ne cessait d'habiter mon esprit depuis cet ordre. Mais... Mais je n'avais pas transgressé son interdiction. Je relevai les yeux, mes doigts toujours glissés entre les plumes du corbeau. Je devais faire face, reconnaître mes actes et en assumer la responsabilité, tout en conciliant cela avec ma fidélité absolue. Maintenant que j'étais plus calme, je ressentais bien qu'elle n'avait ni disparu, ni même diminué.

"Puisque notre maître le juge bon, je me soumettrai totalement à votre surveillance, ma dame."

Son attitude changea imperceptiblement, et mon instinct m'avertit qu'elle allait accueillir l'Entité en elle. Je me laissai glisser de mon rocher, dérangeant le corbeau sur ma main, et mis un genou à terre, la tête baissée. L'oiseau sur mon épaule, lui, n'avait pas bougé. J'étais lui, il était moi. J'étais tout aussi proche de lui que des autres êtres de ce monde. Plus proche, même. La voix de l'Entité retentit alors, répétant l'ordre qu'elle m'avait donné lors de ma rencontre avec Illian. Personne d'autre qu'elle ne devait me toucher.

"Parfaitement clair, Maître. Puisque telle est votre volonté."

Je relevai le regard, croisant celui de mon maître à travers les yeux de Dame Kaien. Entendre sa voix et sentir à nouveau sa puissance m'avaient fait du bien, forgeant à nouveau ma volonté de ne faire que le servir jusqu'à mon dernier souffle. Pourquoi Illian avait-il réussi si facilement à m'ébranler ? Pourquoi avais-je douté ? Je ne le savais pas, et n'avais aucun moyen de le savoir. Mais les faits étaient là.

"Maître, puis-je me permettre de vous demander les causes de cette interdiction ? Je ne comprends pas en quoi accepter la proposition d'Illian contrarierait la mission que vous m'avez donnée. Au contraire, cela me permettrait de me rapprocher des révoltés, et de pouvoir donc mieux les manipuler pour hâter votre retour."

Quelle que soit sa réponse, je savais désormais que je lui obéirais. Même s'il refusait de me donner une réponse et qu'il me reprochait de lui avoir demandé cela. Mais cela ne m'empêchait pas de la poser tout de même. L'Entité était puissante et exigeait une obéissance absolue, mais elle n'était pas tyrannique, et je savais qu'elle comprendrait que cette interrogation n'était pas issue d'un manque de confiance en elle. Ou plutôt, n'était plus. Je ne devais pas détourner les yeux de ce qui s'était passé en moi.

Messages : 49 Date d'inscription : 10/09/2011

Haussant un sourcil perplexe, la petite marionnette continua de parler, toujours sous l'emprise de l'Entité.

- Telle est ma volonté Iysaël, dit-elle imperturbable. Tu m'appartiens corps et âme comme l'a souligné Hitsuko tout à l'heure, alrs pourquoi laisserais-je un autre que moi t'atteindre? Avant de m'entendre, j'ai parfaitement sentit le trouble qui t'habitait. Cet Illian finira par te détourner de moi et de la mission dont je t'ai investit, déclara-t-elle fermement, le regardant d'un air acéré.

Cela devait rendre étrange puisque c'était une toute petite fille qui parlait avec l'aura et la présence écrasante de l'Entité.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je hochai gravement la tête, acceptant ses paroles et la critique qui s'y trouvait. Puisque l'Entité voulait qu'il en soit ainsi, je n'avais qu'à accepter et obéir. Sa volonté était une raison plus que suffisante à mes yeux. Cela avait toujours été ainsi, sauf pendant cette brève discussion avec Illian. Je comptais bien que cela soit toujours ainsi à l'avenir, et que mon maître n'ait plus besoin d'intervenir pour me rappeler sur le chemin que j'avais choisi.

"Il en sera comme vous le désirez, Maître. Je vous assure du plus profond de mon être que je ne me laisserai plus détourner de l'objectif que je poursuis depuis mon arrivée dans ces terres. Accordez-moi à nouveau votre confiance, je ne vous décevrai plus."

Les moments où je parlais avec l'Entité étaient les seuls où je ne risquais pas de me laisser distraire par quoi que ce soit. Même par le corbeau toujours perché sur mon épaule. A vrai dire, j'étais à peine encore conscient de sa présence à mes côtés, moi qui étais habituellement si proche de mes frères volants.

"Dois-je me considérer comme intégralement dépendant de dame Kaien et sous ses ordres directs, ou bien est-elle simplement chargée de surveiller mon comportement et de m'éviter de nouvelles dérives ?"

Je voulais savoir si je pouvais toujours mener mes plans comme bon me semblait, en en référant simplement régulièrement à dame Kaien, ou bien si je devais me contenter de suivre les ordres que mon maître donnerait par sa bouche. J'espérais que l'Entité n'avait pas perdu confiance en moi à ce point, mais, si c'était le cas, je ne pouvais m'en plaindre. J'avais failli, ma confiance en elle avait, pendant un instant, cessée d'être totale, et je devais en assumer les conséquences.

Messages : 49 Date d'inscription : 10/09/2011

Le regardant impassiblement, la marionnette finit par sourire, signe que son maître commençait à se détendre.

- Bien Iysael, finit-elle par dire. Oh ! Et si jamais tu recommences, je veux que tu tues cet Illian de tes mains, est-ce clair ? Rajouta la voix, douce mais aussi tranchante que l’acier.

Le regardant un instant, ses yeux finirent par virevolter de-ci de-là pour observer les lieux autour d’eux avant de revenir sur l’intéressé.

- Non, tu continueras de faire ce pour quoi je t’ai envoyé sur les lieux, Hitsuko se contentera simplement de t’observer : elle est mes yeux, ma bouche et mes oreilles, de ce fait : je garderais toujours un œil sur toi, souligna perfidement la demoiselle possédée, montrant ainsi à quel point le corbeau l’avait déçut.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je fermai un instant les yeux. Ses ordres avaient été donnés. Je n'avais plus qu'une chose à faire, obéir. Mais avant, j'avais une précision à demander. Je relevai mon regard impassible pour le poser, à travers les traits de dame Kaien, sur mon maître.

"Vos paroles sont mes lois, maître. Dois-je adopter une conduite particulière envers Illian en dehors du cas où je le laisserai à nouveau m'attirer hors du chemin qui est le mien ? Dois-je le considérer comme un de vos ennemis et tenter de l'éliminer à la première occasion, ou bien une certaine neutralité peut-elle être observée ?"

J'avais une raison très particulière pour poser cette question : un certain nombre de plans que j'avais formés mettaient en jeu Illian, notamment comme moyen de me rapprocher des révoltés. Je voulais savoir si je devais reconsidérer ces plans, ou si je pouvais poursuivre dans la même direction qu'auparavant, mais sans me laisser troubler une seconde fois par ce vampire aux yeux de sang. Je me levai et m'inclinai devant l'Entité.

"Il en sera comme vous le désirez, maître. Vous n'aurez plus à vous plaindre de moi, je ne laisserai personne m'écarter de la tâche que vous m'avez confiée."

Je sortis la bande de tissu noir qui symbolisait mon engagement aux côtés de mon maître. Habituellement, je ne la portais autour du cou que lorsque je retournai de l'autre côté de la faille pour faire mon rapport. Je la regardai quelques secondes, puis me l'attachai lentement, écartant les cheveux qui se glissaient entre elle et ma peau. Une fois cela fait, je reportai mon regard sur la jeune demoiselle possédée par l'Entité.

"Je porterai en permanence ce collier, symbole du lien qui m'unit à vous jusqu'à ma mort, jusqu'à ce que j'aie regagné votre confiance, si cela arrive un jour. Jusqu'à ce jour, je garderai sur moi ce signe du don que je vous ai fait de mon corps et de mon âme. J'espère que ce jour viendra où il ne vous sera plus nécessaire de me surveiller."

Messages : 49 Date d'inscription : 10/09/2011

- Restes à l'écart de ce personnage, si jamais vous avez à vous rencontrer: je veux que tu sois froid et distant, ne l'encourage pas à te faire la conversation ou encore à te toucher, déclara-t-elle au bout d'un moment, le fixant pensivement.

Ce que le maître ne disait pas c'était qu'il était convaincu que le vampire chercherait à semer sa marionette pour parler en toute discrétion: ces êtres qu'ils n'arrivaient pas à soumettre à son pouvoir sentait la présence des êtres autour de lui et il détecterait Hitsuko sans soucis.

Seulement, donner l'autorisation à Iysaël de le tuer dès qu'il le verrait serait faire une erreur finalement... Ca alerterait l'ange Karya d'un souci dans l'éternel balance entre lui et le paradis... Non, il devait faire autrement.

- Restes le plus loin possible de lui et concentres toi sur ta mission, c'est tout ce que je veux de ta part, est-ce clair? Finit-il par lui dire en le regardant pensivement. Et n'oublies pas ce bandeau qui te lie concrètement à moi, j'ai besoin de toi sur ce monde pour m'en ouvrir la porte. Cesses donc de me décevoir, conclut-il avant de fermer les yeux.

Quittant l'esprit de sa marionnette, il retourna dans son corps, les laissant en deux.

- Mon rôle sera d'être votre ombre, se contenta-t-elle de dire en le regardant de ses yeux vide.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

Je hochai la tête. Telle serait donc mon attitude envers Illian. Cela ne me poserait certainement pas de problème ; un des reproches qui m'étaient le plus souvent adressés était d'être froid et distant. Et au cas où je sentirais ma résolution vaciller, il me suffirait de me rappeler d'une part qu'il s'agissait d'un ordre de mon maître, et d'autre part que le vampire risquait de me détourner de ma mission.

"Il en sera fait selon vos désirs, maître. Vous être utile est le plus grand honneur auquel j'aspire."

Je le regardai quitter le corps de dame Kaien avec l'impression désagréable d'avoir oublié un élément important, un élément dont j'avais eu l'intention de lui faire part à mon prochain rapport. Mais tout ce qui s'était passé m'avait légèrement bouleversé, et je ne parvenais pas à m'en rappeler. Tant pis. Je connaissais ma mémoire, et je savais qu'il était inutile de me forcer à chercher plus longtemps. Ce souvenir reviendrait quand il le jugerait bon, et il me faudrait alors faire en sorte de m'en rappeler jusqu'au moment où je pourrais le communiquer à l'Entité.

"J'en suis conscient, dame Kaien. Je me soumettrai sans réserve à votre surveillance, puisque tels sont ses ordres."

Je me rassis sur le rocher, pensif. Le corbeau, que j'avais dérangé en rattachant mon collier, revint se poser sur mon épaule, contemplant nerveusement dame Kaien mais trop attaché à moi pour partir. Je ne savais pas pourquoi certains corbeaux s'attachaient particulièrement à moi pendant tout le temps où je me trouvais dans leur territoire. Mais cela ne me dérangeait absolument pas, leur présence m'était fort agréable.

"Avez-vous encore quelque chose dont vous souhaiteriez me faire part, ou une question à me poser, ma dame ? Le cas échéant, je ne tarderai pas à partir m'occuper de la tâche qui est la mienne."

Messages : 49 Date d'inscription : 10/09/2011

Penchant la tête sur le côté, Hitsuko le regarda d'un oeil vide en se disant qu'il semblait beaucoup méditer aux paroles du maître, il lui obéirait au vu de son comportement et ça ne pourrait que satisfaire leur seigneur et maître. Cela lui suffisait à elle de toute façon...

- Non, je n'ai rien à dire ou voir: mon unique but en cette mission est de vous surveiller, se contenta-t-elle de lui dire en l'imitant, s'asseyant à terre. Je suis votre ombre alors oubliez-moi, je n'apparaîtrais que pour faire des rappels d'ordre, rajouta-t-elle sans cesser de le fixer de ce regarde froid et hanté par le néant.

Messages : 448 Date d'inscription : 03/10/2010

L'oublier... Je hochai la tête pour signifier que j'avais compris. Sa mission consistait juste à me surveiller. Ni à m'aider, ni à me conseiller. Je devais continuer à agir comme je l'avais fait jusqu'alors. Ce qui ne me posait pas d'énormes problèmes. J'avais de grandes capacités pour ne pas tenir compte de ce dont je ne devais pas tenir compte. Surtout si cela consistait à agir seul, sans me préoccuper des actions des autres. Je caressai doucement le corbeau sur mon épaule tout en lui répondant :

"En ce cas, permettez-moi d'espérer que vous n'apparaîtrez pas trop souvent. Non que votre présence me soit désagréable, mais cela signifierait que des rappels d'ordre auront été nécessaires..."

[i]Et j'étais bien résolu à tout faire pour que cela ne soit pas le cas. Me concentrer uniquement sur ma mission, et appliquer scrupuleusement ses ordres concernant Illian. Je fermai les yeux quelques secondes pour apprécier le vent frais soufflant sur Normondil. Bien. Il me fallait donc continuer ce que j'avais prévu de faire auparavant... Je rouvris mes paupières, la tête renversée en arrière, contemplant le ciel bleu et dégagé, sans le moindre nuage. Un moment passa, puis je me levai de mon rocher.

"Bien, je vais vous laisser. Salutations, dame Kaien."

[i]A ces mots, j'étendis mes ailes noires et m'envolai dans les airs. Il me fallait aller dans les montagnes, maintenant. Une des plantes dont j'avais besoin ne se trouvais que là, si je me souvenais bien de mes lectures à Atlantis...

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