Lysandre ~

Apparence :
Lysandre a une beauté de paradis interdit, tentatrice, souvent insaisissable ou fugitive... Auréolé d'une grâce de félin, il joue de son charme sans vergogne, sachant parfaitement exploiter ses traits fins, presque androgyne et son visage d'ange entouré de cheveux entre le blanc et le gris selon la luminosité. Sa chevelure soyeuse est soit coupée court, avec seulement deux mèches gardées longues, soit intégralement longue, quand l'envie lui prend de la laisser pousser, et il en prend soin de manière à ce qu'elle reste douce et parée de reflets bleutés ou violets. Ces mêmes reflets mettent en valeur ses yeux, oscillant entre un bleu nuit et un gris orage, comme un pan de ciel nocturne arraché aux cieux, contrastant avec sa peau de porcelaine.
Malgré cette apparence androgyne, un observateur attentif pourra observer le réseau de muscles soigneusement entretenus qui courent sous la peau du jeune homme, et qui en font un escrimeur redoutable. De même, sa façon de se déplacer, féline, gracieuse, semble clamer au monde entier qu'il est en territoire conquis, quel que soit l'endroit où il se trouve. Ajoutez à cela des tenues souvent soignées, avec une préférence pour le noir, le blanc, le gris, parfois une pointe de bleu nuit ou de rouge, le plus souvent dans des tissus fluides et du cuir, et vous aurez un aperçu de ec à quoi peut ressembler Lysandre quand il ne se drape pas d'illusions.

Caractère :
"Parce que je peux" résume tellement bien la personnalité de Lysandre. Cela, et "parce que jusque là, c'était impossible". Lysandre est un provocateur dans l'âme, un concentré de défi, tant envers soi qu'envers le monde, d'entêtement, de fierté et d'intelligence, le tout nappé d'une absence d'instinct de survie assez désolante. A moins qu'il n'ait tout de même conscience de courir à sa mort ? Il veut juste vivre, vire à fond, parce que rester sur les sentiers battus ne serait pas une vie digne de ce nom. Il rêve de grandeur, de liberté... Impossible est donc un mot qui n'éveille que son mépris. "Impossible" ? C'est le nom des barreaux de la cage dans laquelle les gens s'enferment eux-même. Dire "impossible", c'est nier toute la vie, toute les potentialités du monde, c'est tomber dans la routine, dans l'ennui, jusqu'à en mourir, peut-être.
On peut donc conclure à ce stade que Lysandre est dans ses pires moments une catastrophe ambulante pour toute personne voulant garder quoi que ce soit hors de portée, que ce soit un objet, une information, ou quoi que ce soit d'autre. Ce n'est même pas pour l'argent qu'il agit ainsi, même s'il lui arrive parfois de jouer les mercenaires. Non, il veut juste voir si c'était possible, si l'on peut s'infiltrer dans les lieux les mieux gardés, par défi. Une vraie plaie.
C'est toujours dans cet idéal de vivre à fond que le jeune homme se montre avenant, assez joueur, en fait, et d'une curiosité indéniable. s'il pouvait tout savoir, tout lire, tout faire, il le ferait. Libertin assumé, il charme, joue, mais refuse jusque là de s'attacher, que ce soit par des liens d'amour ou de haine, ce qui ne veut pas dire que le fait d'être traqué lui déplaise. Ce genre d'attention au contraire l'amuse terriblement, du moins tant qu'elle ne met pas en danger sa liberté.
Liberté. C'est un si grand mot... Un de ces mots dont il aime se moquer, en surface, mais qui lui est cher, extrêmement cher, même s'il ne l'avouera sans doute pas. Et c'est aussi le sujet qui peut déclencher ses colères, qui, si elles sont brèves, sont pour le moins terribles. Point positif, Lysandre considère la rancune comme une sorte de chaine qui le relierait à l'objet de cette rancune, et c'est donc un défaut qu'on ne lui trouvera pas, ou très peu. Contrepartie plus négative de cette vision des choses, si le jeune homme a le contact facile, il a somme toute peu de gens réellement proches, et à plutôt tendance à multiplier les rencontres d'un soir, d'un jour.

Arme :
Lysandre possède une rapière, fine, acérée, qu'il manie avec une dextérité dangereuse et peu soupçonnée. La lame est ornée de gravure d'une finesse impressionnante, représentant des ronces, des épines et parfois une rose cachée sous les feuilles, ainsi que d'un croissant de lune. Il est également armé de couteaux ou dagues de lancer, attachés à sa ceinture et cachés sur lui, que leur légèreté rendent redoutables. Bien qu'habile à l'arc, il en porte rarement un, à moins d'être certain d'en avoir besoin : en effet, le sien est assez encombrant, particulièrement long, et d'un bois noir souple et résistant.

Pouvoirs magiques :
- Illusions : Lysandre est un maître des illusions, elles sont son monde personnel, et il a si bien développé ce pouvoir qu'il peut affecter jusqu'à trois sens à la fois s'il veut rester raisonnable ou maintenir l'illusion quelques temps. Plus il affecte de sens, plus l'illusion est complexe et étendue, plus il se fatiguera vite, cela va de soi. Mais globalement, Lysandre s'en sert soit pour masquer sa fuite, son infiltration dans un lieu où il est tout sauf le bienvenue, ou par jeu, en modifiant son apparence à sa guise.
- Maîtrise de la foudre : aussi dévastateur que difficile à manier, c'est le seul pouvoir vraiment d'attaque de Lysandre.
- Télépathie : pour ce don-là, Lysandre le camoufle avec un art consommé, et s'en sert surtout pour créer façades de pensées illusoires pour pour récupérer discrètement un renseignement dans un esprit. Il est donc rare qu'il s'en serve ouvertement.
- Négation de la gravité : ce pouvoir, bien que peu développé encore, par manque d'entrainement, est l'un des favoris de Lysandre en combat. Nier la gravité, fusse partiellement, c'est avoir en effet la possibilité de faire des acrobaties impressionnantes, vu que la terre ne vous attire plus, ou des pointes de vitesses meurtrières et autres joyeusetés...

Techniques :
- Dance me to the end of life [attaque]
Ce ballet-là est celui d'un virtuose de l'escrime jouant d'une lame électrifiée, une suite de pas presque dansés, d'acrobaties, d'esquives, de rires argentins, alors que Lysandre joue sur sa capacité à se jouer de la gravité pour surprendre, attaquer, le plus souvent en visant un point mortel. Il pousse parfois la plaisanterie jusqu'à faire surgir des illusions de bal, déconcertantes, derrière lesquelles il s'abrite de temps à autre.
- Delusion's veil [défense]
L'esprit de Lysandre est un territoire inconnu, inviolé. D'abord, parce qu'il ne laisse percevoir de ses pensées et émotions que ce qu'il veut bien, en temps normal, grâce à un bouclier télépathique assez sophistiqué et résistant, et ensuite parce que cette technique lui permet de créer une fausse identité en quelque sorte : ses pensées réelles sont inacessibles, masquées par des pensées et un passé artificiel, créé de toutes pièces pour correspondre au personnage que jour le jeune homme. Il va de soi que cela nécessite une préparation assez longue, pour mettre en place toutes ces couches de mensonges téléphatiques, mais le résultat est une capacité à l'incognito pour le moins intéressante. Notez que le pouvoir peut être utilisé aussi pour se faire passer pour un bête animal, auquel cas il demande moins de préparation.
- Lethal Masquerade [utime]
Le monde se dérobe, change, devient complètement différent, ou d'une familiarité paniquante. Bien sûr, pourrait-on se dire, ce ne sont que des illusions, rien de plus. Mais elles affectent tous les sens, sans exceptions, on les croirait vraies... Elles le sont. Ce pouvoir de Lysandre exige son don d'illusionniste et de télépathe poussé à son apogée, et enferme la cible dans un monde nouveau, et mortel. Toute illusion qu'il créera aura des effets réels, bien qu'il ne puisse pas pour autant manipuler sa cible. Le danger réside dans deux points, pour lui : d'un, il risque lui aussi de se perdre, de ne plus savoir, du monde dans lequel il vit et de celui qu'il a suscité, lequel est le vrai ; de deux, l'énergie que cela lui coûte est telle qu'il en ressort au mieux épuisé et vulnérable, incapable d'utiliser ses pouvoirs, ou au pire, dans un coma profond, le laissant sans la moindre défense, qu'elle soit physique ou magique.

Vécu :
Une tragédie mon histoire ? Oui, peut être, mais pas dans le sens classique alors.
Je suis né un jour d'hiver, j'aime à croire que c'est pour cela qu'on dirait que l'on a ôté toute couleur à mon corps. On m'a dit dès que j'ai pu le comprendre que j'étais né souillé. Naître des amours d'une ange et d'un homme, quelle horreur ! disait-on autour de moi. Se complaire dans la pureté, quel désastre ! me disais-je. La pureté n'accepte pas la moindre tâche, pas le moindre écart, pas la moindre erreur, pas le moindre pardon. La pureté est si pure qu'elle en devient ennuyeuse et contraignante. Je crois que cette phrase pourrait résumer toute mon enfance, tous les sermons, toutes les leçons, tous ces ennuis... J'ai été un sale gosse remuant et intenable. Peut-être le suis-je encore aux yeux de certains, d'ailleurs, et sans doute au grand désespoir de certains adeptes du calme et du raisonnement.
Bref. Toujours est-il qu'assez tôt, j'ai su que cet idéal n'était pas pour moi. Pas que je sois si bête, non, c'est juste que je voulais vivre, vivre pour de vrai, parcourir le monde, découvrir ses limites, ses secrets... On exigeait que j'apprenne d'abord à me tenir correctement, à réprimer mes pulsions, mes désirs, mes folies. J'en serais mort, je crois, mort d'ennui, mort de vide. Mais ils ne se méfiaient pas, ces êtres célestes. Je n'avais pas d'ailes, comment aurais-je pu descendre sur terre ?
Aujourd'hui, ce n'est pas ce pouvoir que j'utilise le plus, mais peut-être celui auquel je tiens le plus, affectivement, que celui de nier la gravité, qui s'est révélé un beau soir. Oh, bien sûr, je ne volais toujours pas, je n'ai pas hérité d'ailes de ma mère, mais je pouvais tomber doucement vers ce monde inconnu. Comment décrire cela ? Le vent dans mes cheveux avait un goût de liberté, les lumières de la Terre semblaient être autant d'étoiles tombées au sol, brillantes et envoûtantes.
Les décennies suivantes ont été une course poursuite et un jeu de cache-cache permanent, grisant. J'étais libre, infiniment, complètement libre, et ils ne parvenaient pas à me ramener ni à Crystallia ni à la raison. J'étais insaisissable, et je crois que ma vocation a commencé là, quand je me suis rendu compte que ce jeu de traque était délicieusement enivrant. Et je voulais toujours explorer le monde dans ses moindre recoins... J'ai voyagé, beaucoup voyagé, j'ai appris à manier différentes armes, j'ai développé mes pouvoirs, tout ça pour pouvoir m'aventurer dans des lieux de plus en plus dangereux. Puis, alors qu'ils s'épuisaient, il a fallu trouver un nouveau terrain de jeu. Les zones hautement périlleuses. Les endroits les mieux protégés. Les lieux les plus inaccessibles.
Ma réputation se faisant, j'ai pu jouer les mercenaires, ce qui me rapportait de quoi vivre plus que correctement tout en me donnant un prétexte pour aller fouiner là où l'on ne voulait pas de moi. on a commencé à connaître mon nom, quelques petits malins ont tenté de m'enrôler dans un camp ou un autre, voire de me capturer. Ils ne comprenaient pas que je rie devant tant d'efforts au lieux de m'inquiéter. Ne comprendront-ils jamais que ce n'est qu'un jeu ? Je ne suis vivant que dans l'action, avec l'adrénaline hurlant dans mes veines. Et tant pis si vivre ainsi me tue, il faut continuer, continuer à avancer, à défier le monde entier...


But : Vivre ! Vivre à en mourir.